Fleur Sacrée : la Rose

Giroflée, rose rouge et rose pâle,
Ô ami,
et lys d’un blanc sans tâche
et jasmin double ajoutent leur beauté à la sienne.
Ô compagnons, voyez l’aube qui luit !

Chant de l’Aube est un extrait issu de l’anthologie la Poésie Arabe, traduite et présentée par René R. Khawam à l’édition Libretto. L’auteur utilise le langage poétique associant l’aube à la rose, une origine issue de l’épithète homérique « l’aurore aux doigts de roses ». Dans cet épisode, partons à la rencontre de la Reine des Fleurs, une fleur sacrée : La Rose. Au fil des époques, quel est son impact sur les différentes civilisations ?

Étymologie.

Le mot rose, définit au XIIème siècle, vient du latin rosa. Il désigne à la fois la fleur et le rosier, mais il est aussi utilisé comme un terme d’affection. Apparenté au grec rhodon > wródon, il puisse ses origines dans le vieux perse, wr da.

Mésopotamie ancienne.

Si l’origine du mot vient du vieux perse, c’est parce que la fleur à une puissante symbolique dans leur culture. 4000 ans avant notre ère, les jardins de la Mésopotamie ancienne inspirent le monde. Ce sont des espaces fermés, divisés en quatre secteurs, servant au repos physique et spirituel. La rose, possède son propre espace privé, appelé le Golestân. Le Golestân se traduit par le Jardin des Roses. Dans le Masnavi, le poète Rûmî énonce que le cœur possède toutes les graines et les bourgeons que l’homme doit s’efforcer à faire éclore au cours de sa vie ; il l’appelle le Jardin du Cœur. L’épine, quant à elle, symbolise la difficulté et les tentations. Selon lui, la Rose et l’Épine sont indissociables car elle représente la progression par les épreuves. Rûmî écrit que « chaque rose au sens parfumé parle des secrets de l’Universel » et que l’âme qui se sépare du corps est une roseraie qui donne lieu à l’éclosion de multiples fleurs. Pour le poète Hâfez, associée au rossignol, la rose symbolise le maître et l’élève

Les Romains.

Dans le Nord du bassin méditerranéen, la Rose prend de l’ampleur face au lotus dans les domaines des arts, de la vie quotidienne et des jardins. Elle est considérée comme la plus belle des fleurs, le joyau des dieux et même la parure d’Aphrodite. Chez les Romains, un lit de pétales de roses est une marque de luxe et de confort.
La Rose est aussi associée aux rites funéraires, le festival des Roses appelé Rosalia ou Rosaria, qui se déroule à partir du mois de mai jusqu’à mi-juillet. C’est une commémoration aux défunts où la coutume tient pour origine de déposer des fleurs sur les lieux de sépultures. On parle alors de la Voix des Ancêtres, Mos Maiorum, qui est une valeur importante liée à la tradition, à la lignée familiale et aux mémoriaux. Des enclos funéraires sont construits autour des sépultures, où sont semés des fleurs rouges pour la joie du défunt mais aussi pour représenter son sang, sa vie passée. Dans les cérémonies et les rituels, la rose imite le sang et sert à obtenir le pardon et la faveur des dieux, d’être purifié et nettoyé. La rose symbolise la fin du printemps, alors que la violette représente son début. Ensemble, lorsqu’elles sont associées, elles symbolisent le rajeunissement, la renaissance et la mémoire.
Dans le Christianisme, la signification de la rose varie selon sa forme et sa couleur. Ses cinq pétales représentent les blessures du Christ et sa couleur rouge renvoie à son sang et son martyre. Alors que la rose blanche sans épines, est associée à la Vierge Marie, un symbole de pureté. Dans les représentations artistiques de la Vierge à l’Enfant, les guirlandes de roses symbolisent la fertilité et la joie.

L’Inde.

En Inde, la cérémonie de Varmala est la première rencontre des mariés avant de commencer la cérémonie du mariage. Ils s’offrent des guirlandes, des colliers de fleurs qu’ils portent autour du cou qui symbolisent l’union de leur couple. Chaque fleurs choisies portent son message. Les roses roses représentent le bonheur, les roses rouges représentent un amour sincère et passionné. Ces guirlandes, aussi appelées Jaimala, sont souvent associées au jasmin et à la fleur de soucis. Cette tradition fait écho à l’idéal du couple céleste Vishnu et Lakshmi.
En Ayurveda, qui est la médecine traditionnelle indienne, la rose permet de réguler les émotions et ses impacts sur le cœur. Elle apaise les chagrins du passé pour permettre de se concentrer sur le présent. Ses bienfaits sont décrits comme étant rafraîchissants et astringents, permettant de resserrer les tissus de la peau, d’aider à la cicatrisation et grâce à son effet refroidissant sur le sang de prévenir les problèmes cutanés.

La Chine.

Dans le taoïsme, la rose est considérée comme un symbole d’amour et de beauté. Elle représente la pureté et l’épanouissement de l’esprit et du cœur.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, la rose est une plante qui régule le Qi, qui est l’énergie vitale qui traverse le corps. Une stagnation du Qi peut provoquer de la dépression, de l’irritabilité, de l’impatience ou les sautes d’humeur. La rose possède une nature rafraîchissante qui permet de réguler le trop plein de chaleur dans le corps comme les inflammations. Dans la théorie des cinq éléments de cette médecine, la rose est douce et amère. Elle permet donc une action nettoyante en éliminant la chaleur et en séchant l’humidité. Elle favorise l’élimination par les reins et a un effet tonique sur le sang. La rose cible principalement les organes de la rate et du foie mais elle régule aussi l’équilibre des émotions. C’est une alliée contre le syndrome prémenstruel et la ménopause.

Conclusion

• Cet épisode propose une introduction sur les savoirs anciens et les symboliques de la Rose à travers les différentes époques et civilisations. Les informations données dans cet épisode servent à une introduction inclusive autour de la Rose, mais elle ne remplace pas la consultation d’un professionnel de santé.
• Si tu as aimé ce format, à la découverte d’histoires et de symbolismes, tu peux partir à la rencontre de ton propre conte et découvrir grâce à l’Origine de Soi si une fleur est associée à ton nom et prénom.

Le Secret des Fées (Bonus)

• Une rose peut être offerte à une statue de culte, comme il est courant de le faire avec les dieux Dionysos et Adonis, durant les jours qui leur sont réservés : Dies Rosae.